Bastien Boussau


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Je suis chercheur au CNRS, dans le Laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive.

Je suis chercheur en bioinformatique et génomique évolutive, ce qui signifie que j'utilise des ordinateurs, les mathématiques et la statistique pour étudier l'évolution des êtres vivants et plus particulièrement de leur ADN. Une part importante de mon travail consiste à étudier l'ADN des espèces vivant actuellement pour essayer de comprendre comment elles ont évolué, au cours des derniers millions ou milliards d'années.

Ce problème de reconstruction du passé est assez similaire à certains problèmes de prédiction du futur, qui s'appuient notamment sur des modèles informatiques et statistiques. J'essaie donc d'utiliser mes connaissances pour appréhender quelles conséquences les changements climatiques et environnementaux à l’œuvre aujourd'hui auront dans les années à venir.


Gilles Escarguel

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Je suis maître de conférence, c’est-à-dire enseignant et chercheur au sein du LEHNA, un laboratoire d’écologie de l’Université Lyon 1. Je suis paléontologue et macroécologue, ce qui signifie que mon domaine de recherche est l’étude des variations géographiques et temporelles de la biodiversité au cours des temps géologiques.

C’est en travaillant sur la plus grande crise d’extinction de tous les temps, qui a eu lieu il y a 252 millions d’années, que j’en suis venu il y a quelques années à m’intéresser à la période actuelle, dans l’objectif de comparer ce qui se passe aujourd’hui avec ce qui s’est passé au cours des temps géologiques, au moment des grandes crises d’extinctions. J’étais persuadé en commençant ce travail que ce que l’on observe aujourd’hui est peu de chose par rapport aux grandes catastrophes passées. Mais j’ai vite réalisé que j’avais tort, et que la situation actuelle est en fait bien plus préoccupante que ce que je ne le pensais. Cela m’a amené à approfondir la question et à réfléchir de plus près à ce qui se passe sur Terre depuis environ deux siècles, dans un contexte que l’on nomme désormais l’Anthropocène, un contexte que je vous invite à découvrir ici.

Anne-Laure Fougères

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Je suis enseignante-chercheuse en Mathématiques à l'Université Lyon 1, et j'effectue ma recherche à l'Institut Camille Jordan. Ma thématique de recherche est plus précisément la modélisation statistique d'événements extrêmes, avec pour applications privilégiées l'évaluation de risques climatiques extrêmes (températures, précipitations, hauteurs de vagues), ainsi que le traitement statistique des prévisions météorologiques. Si j'avais connaissance des différents rapports du GIEC depuis plus d'une dizaine d'années… je n'avais pas pris la complète mesure des conséquences des résultats exposés, ni saisi l'accélération du phénomène en cours. C'est en 2018 que j'ai pris soudainement conscience des changements à opérer si nous voulions éviter l'extinction, et que j'ai commencé à questionner ma responsabilité de citoyenne, d'une part, et d'enseignante-chercheuse, d'autre part.

Comment opérer les transitions nécessaires visant à rendre soutenable une activité humaine à ce jour beaucoup trop consommatrice de ressources ? Comment rendre mon action cohérente avec cet enjeu essentiel, non seulement dans le cadre privé mais aussi dans le cadre professionnel ? La mise en place collective de l'enseignement « Climat et Transitions » s'inscrit dans ce mouvement en local, tout comme ma participation aux travaux à l'échelle nationale du collectif Labos1point5, ou à l'échelle lyonnaise de la Fabrique des Questions Simples.

Ivan GENTIL

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Je suis enseignant-chercheur en mathématiques au sein de l'Institut Camille Jordan, mes recherches scientifiques sont théoriques et sont assez éloignées des applications. Par mon travail, j'ai beaucoup voyagé autour du monde pour rencontrer des collègues mathématiciens mais aussi pour participer à de nombreux colloques.

Depuis quelques années, j'ai eu une prise de conscience brutale des lourdes conséquences de l'activité humaine sur le climat et la biosphère. Depuis cette prise de conscience, j'essaie de changer ma façon de travailler et de vivre. Mes voyages en avion se sont totalement arrêtés, mes activités quotidiennes et personnelles ont une empreinte carbone moins élevées.

En tant qu'enseignants que nous avons la possibilité (et le devoir) d'informer et de discuter sur ce défi majeur de notre époque, que ce soit avec les étudiants ou avec nos collègues de l'université. Partager avec d'autres ces préoccupations me semble essentiel pour faire évoluer les mentalités.

C'est pour ces raisons qu'au sein de l'université Lyon 1, nous avons créé ce collectif pour la mise en place de cette UE appelée Climat et transitions.

Vincent Lacroix

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Je suis enseignant-chercheur en bioinformatique au Laboratoire de Biométrie et Biologie Évolutive. Mon travail de recherche consiste à concevoir des algorithmes aidant mes collègues biologistes à analyser leurs données.

Ma thématique de recherche n'est pas liée directement aux questions de changement climatique, ma prise de conscience est venue de discussions avec des collègues, des étudiants, des amis. Par eux, j'ai découvert les vidéos de Pablo Servigne, de Jean-Marc Jancovici. Cette prise de conscience m'a d'abord plongé dans un état de sidération. J'avais une conscience diffuse qu'on était face à un problème mais je n'avais pas la notion des ordres de grandeur. J'ai ensuite commencé à approfondir mes connaissances scientifiques par des lectures et décidé d'agir plus sérieusement. J'ai commencé par des actions individuelles, en changeant mes habitudes de vie (notamment en matière de transports, alimentation et logement) pour adopter un mode de vie plus sobre, et je souhaite poursuivre par des actions collectives. Mon implication dans cette UE fait suite à ma participation au groupe de travail Lyon1 de préparation de la COP2 étudiante qui a débouché sur la signature de l'Accord de Grenoble en Avril 2021. J'espère qu'en suivant cette UE, vous pourrez vous-même devenir un relais dans la société afin que la prise de conscience devienne collective et qu'elle se traduise par des changements profonds de nos modes de vie.

Chloé Maréchal

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Je suis enseignante-chercheuse au Laboratoire de Géologie de Lyon – Terre, Planètes, Environnement à l’Université Lyon 1. Mes domaines de recherche sont la géochimie et la paléoclimatologie.

Jeune chercheuse, j’ai travaillé sur les glaces du Groenland et sur des fossiles marins, dans le but de reconstituer des caractéristiques de certains climats passés sur Terre. Ces thématiques d’étude m’ont fait prendre conscience de la gravité du changement climatique anthropique depuis longtemps (environ une quinzaine d’années). Je me suis alors engagée, à travers ma profession, de trois manières pour contribuer à y faire face. D’abord, en 2007, j’ai mis en place un enseignement sur les Paléoclimats en Master, quand cette discipline ne faisait pas encore l’objet d’un enseignement à part entière dans notre offre de formation universitaire. Ensuite, la diffusion des connaissances scientifiques sur le changement climatique auprès du grand public a occupé une part de mon temps, de diverses manières. En 2010, j’ai co-écris un premier livre sur le climat, à une époque où le climatoscepticisme avait encore de beaux jours devant lui. Ce livre fournit les bases essentielles pour comprendre et enseigner l’évolution du climat dans le passé et actuellement. En 2015, un autre livre plus détaillé a vu le jour (en anglais et en français, réactualisé en 2020), et en 2020 j’ai participé à un livre sur la formation à la « transition ». Depuis 2014, je donne de nombreuses conférences et participe à des débats dans des entreprises, administrations régionales, associations et fondations, musées et bibliothèques, écoles d’ingénieur, ambassade (Kiev), ainsi qu’auprès des élèves et des professeur.e.s des lycées. Je suis responsable, depuis 2012, d’un cycle de conférences grand public sur le climat à l’Université Ouverte Lyon 1, et j’ai participé au Train du Climat en 2015, au moment de la COP21 à Paris. Enfin, mes activités de recherche ont progressivement évoluées d’une part vers l’étude des paléoclimats des derniers millions d’années (cycles glaciaires/interglaciaires, Petit Age Glaciaire), d’autre part vers celle du changement climatique actuel (évolution récente du climat et ses effets sur l’érosion des versants rocheux alpins en moyenne montagne). L’étude des paléoclimats permet une lecture clé du changement climatique en cours, comme le montre de façon particulièrement étayée le 6ème rapport du GIEC/IPCC (2021).

La naissance de l’enseignement « Climat et Transitions » par notre collectif se situe dans la droite lignée de mes engagements contre la dérive climatique : en enseignement, en diffusion du savoir, en recherche. C’est pourquoi j’ai hâte de vous retrouver afin d’approfondir ensemble certaines connaissances sur le climat et sur d’autres questions liées au changement climatique (l’eau, la déforestation) …

  • Mélières, M-A., & Maréchal, C. (2010). Climat et société : climats passés, passage de l’homme, climat futur : repères essentiels. CRDP, Focus, 366 pp. Épuisé.
  • Mélières, M-A., & Maréchal, C. (2015). Climate change : past, present and future. Wiley Blackwell, 391 pp.
  • Mélières, M-A., & Maréchal, C. (2015, 2020). Climats : passé, présent, futur. Belin, 415 pp./426 pp.
  • Collectifs FORTES (2020). Manuel de la grande transition (climat, écologie, … arts) : former pour transformer. LLL, 447 pp.
  • Mélières, M-A., & Maréchal, C. (2017). Encyclopédie de l’énergie : Le climat, une machine qui nécessite de l’énergie. https://www.encyclopedie-energie.org/le-climat-une-machine-qui-necessite-de-lenergie/

Vincent PERRIER

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Je suis enseignant-chercheur au sein du Laboratoire de Géologie de Lyon – Terre, Planètes, Environnement, de l’Université Lyon 1. Je suis paléontologue et spécialiste des arthropodes fossiles, et mes recherches se concentrent sur les crises de biodiversité et les colonisations de nouveaux environnements (milieu pélagique par les crustacés, milieu terrestre par les myriapodes) au cours des temps géologiques.

Philippe Poncharal

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Enseignant chercheur en physique depuis 1999, arrivé sur Lyon en 2007, j'ai d'abord commencé à m'intéresser aux problèmes de limitation en ressources fossiles qui me semblaient un problème plus prégnant et plus drastique que le changement climatique, que ce soit d'un point de vue économique ou sociétal. Les simulations du rapport Meadows, avec un effondrement “milieu du XXIeme siècle”, me paraissaient autrement plus urgentes et graves que “2°C de plus en 2100”…

J'ai commencé à creuser la question et suis passé par une phase de quasi-dépression devant l'ampleur, l’imminence du problème et l'absence de solutions…

Je me suis rapproché de mouvements écologistes, mais me suis heurté à leur discourt irrationnel sur le nucléaire - qui semble un prérequis à toute forme de discussion chez eux. Après de nombreux échanges sur ce sujet avec ces associations et des débats tout aussi animés avec des climatosceptiques par ailleurs, j'ai détecté le même processus cognitif de déni au sein de ces deux populations: refus des faits (théorie du complot “le gouvernement nous ment, on nous cache les vrais chiffres”, que ce soit les températures ou les incidents dans les centrales nucléaires), rejet du consensus scientifique (rapports du GIEC pour les uns, rapports de l'UNSCEAR pour les autres)… Le déni étant un mécanisme de défense psychologique face à quelque chose que l'on ne comprends pas et nous fait peur, il faut expliquer les choses par l'éducation et la pédagogie… Mais par où commencer? Le hasard a voulu qu'en 2021, suite à de nombreuses demandes d'étudiants, le président de l'Université Mr Fleury me mandate pour mettre en place une UE sur ces questions climatiques. J'ai profité de l'existence d'un collectif d'EC de Lyon1 moteurs sur cette question et de ma double casquette de responsable des enseignements Transverses et de Vice-Président délégué à la formation pour pousser ce projet d'UE “Climat et Transitions”. D'abord sous forme d'une ouverture en L2 “test”, puis une UE pour tous les L1 du secteur science et technologie dans le cadre de la nouvelle accréditation, cette UE sera proposé à terme à l'ensemble des étudiants et personnels de Lyon1 sous divers formats. J'ai également comme projet d'inclure des collègues de Lyon2 et Lyon3 pour rajouter des composantes SHS (acceptabilité sociale des changements) et juridiques (peut-il y avoir une réglementation contraignante au niveau mondial?) dans les thématiques abordées.“

Yann Voituron

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Enseignant chercheur en Biologie depuis 2007 au sein de l’UCBL, je m’attache à comprendre l’implication des mécanismes physiologiques et plus particulièrement mitochondriaux sur les performances des animaux en terme de croissance, survie et reproduction.

En termes d’enseignement, je m’implique depuis près de 15 ans dans les transversales au travers de différentes UEs centrées sur le développement durable. Apporter des éléments factuels aux jeunes générations qui devront relever les défis mondiaux et interdépendants dans les prochaines décennies m’apparaît comme une nécessité pour tout enseignant. Il est effectivement crucial de décrire le « dessous des cartes » et d’éviter les discours simplistes face à la complexité des problèmes actuels.

Malgré de nombreuses prédictions alarmantes (qui se sont d’ailleurs toutes vérifiées) émanant de scientifiques (Claude Lorius, Alexandre Grothendiek) ou de groupements de scientifiques (Club de Rome, GIEC, IPBES), la nécessité d’un changement radical a du mal à percoler dans la société. Par ailleurs, les choix politiques privilégient encore et toujours la santé économique à la santé des écosystèmes et une croissance infinie dans un monde fini.

Qu’on le veuille ou non, il faudra produire moins, partager plus et décider de manière plus collective pour assurer un développement durable. Pour autant, trouver les solutions nécessite de comprendre finement les mécanismes responsables du réchauffement climatique et la viabilité des solutions proposées par les uns ou les autres.

C’est donc avec la volonté d’expliciter les tenants et les aboutissants du changement climatique que je participe à ce collectif.