Philippe Poncharal
philippe.poncharal@univ-lyon1.fr

Enseignant chercheur en physique depuis 1999, arrivé sur Lyon en 2007, j'ai d'abord commencé à m'intéresser aux problèmes de limitation en ressources fossiles qui me semblaient un problème plus prégnant et plus drastique que le changement climatique, que ce soit d'un point de vue économique ou sociétal.
Les simulations du rapport Meadows, avec un effondrement "milieu du XXIeme siècle", me paraissaient autrement plus urgentes et graves que "2°C de plus en 2100"...

J'ai commencé à creuser la question et suis passé par une phase de quasi-dépression devant l'ampleur, l’imminence du problème et l'absence de solutions...

Je me suis rapproché de mouvements écologistes, mais me suis heurté à leur discourt irrationnel sur le nucléaire - qui semble un prérequis à toute forme de discussion chez eux.
Après de nombreux échanges sur ce sujet avec ces associations et des débats tout aussi animés avec des climatosceptiques par ailleurs, j'ai détecté le même processus cognitif de déni au sein de ces deux populations: refus des faits (théorie du complot "le gouvernement nous ment, on nous cache les vrais chiffres", que ce soit les températures ou les incidents dans les centrales nucléaires), rejet du consensus scientifique (rapports du GIEC pour les uns, rapports de l'UNSCEAR pour les autres)...
Le déni étant un mécanisme de défense psychologique face à quelque chose que l'on ne comprends pas et nous fait peur, il faut expliquer les choses par l'éducation et la pédagogie... Mais par où commencer?
Le hasard a voulu qu'en 2021, suite à de nombreuses demandes d'étudiants, le président de l'Université Mr Fleury me mandate pour mettre en place une UE sur ces questions climatiques.
J'ai profité de l'existence d'un collectif d'EC de Lyon1 moteurs sur cette question et de ma double casquette de responsable des enseignements Transverses et de Vice-Président délégué à la formation pour pousser ce projet d'UE "Climat et Transitions".
D'abord sous forme d'une ouverture en L2 "test", puis une UE pour tous les L1 du secteur science et technologie dans le cadre de la nouvelle accréditation, cette UE sera proposé à terme à l'ensemble des étudiants et personnels de Lyon1 sous divers formats.
J'ai également comme projet d'inclure des collègues de Lyon2 et Lyon3 pour rajouter des composantes SHS (acceptabilité sociale des changements) et juridiques (peut-il y avoir une réglementation contraignante au niveau mondial?) dans les thématiques abordées."

Conscient de la problématique du pic pétrolier depuis les années 2010, mais avec une vision purement économique (les prix vont monter, on va devoir faire des économies).

Le changement climatique me paraissait un soucis secondaire (lointain, adaptation possible).


Découvre l’étendue du problème en tombant sur des vidéos de J.-M. Jancovici en 2013.

 

D’abord, beaucoup de lecture et d’accumulation d’information sur la production d’énergie et le changement climatique.

Remplacé la chaudière fioul du domicile par un tandem pompe à chaleur et chauffe-eau solaire. Fait faire un bilan thermique et remplacé toutes les fenêtres qui étaient bas de gamme plus isolation extérieure du plancher béton pour couper le pont thermique.  Arrive à ~40 kWh eq primaire/m²/an pour chauffage et ECS (pour 5 personnes).


Pas de téléphone portable jusqu’en 2021, mais obligé depuis que je suis VP… Un BlackBerry 3G d’occasion.


Arrêté d’utiliser ma voiture pour aller au travail en 2010 et basculé sur les transports en commun. Temps de trajet quotidien passé de 1h à 3h environ. Equipé la famille en vélo. Vacances en Europe via des « échanges de maison ».


Achat des produits frais – y compris viande, désolé pour les végans – via une AMAP ou marché local.

Utilise mon poste de responsable des TR pour aider à la mise en place d’une UE obligatoire pour tous les étudiants de lyon1 sur le changement climatique et de ses conséquences 😀

  Lever le pied sur l’usage du  numérique.

Pas encore totalement renoncé à l’avion (1 vol par an avant 2018, zéro depuis … mais grâce au Covid).